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20 mai 2007

Bribes d'enfance...

Bribes autobiographiques

J’ai longuement hésité avant de commencer cette écriture de soi…. (Je préfère cette appellation à autobiographie.) Recourir à la mémoire pour remonter le temps et sonder ses secrets est un exercice dur est contraignant. Qu’est –ce que j’apporterais de plus ou de moins ? Tout  a été dit avant, et même raconté. Ma vie ressemble à celle de  millions de petits garçons de mon pays : laissés dans la dépendance de leur age, avec les mêmes soucis, la même éducation, les mêmes craintes…

Et pourtant, rien n’est vraiment ressemblant.

Je souris pour ne pas en pleurer

Rire et cacher la douleur qui m’habite

Suffit… pleure plus …plus personne ne mérite

Rire, sourire ne dissimule plus rien

Le souvenir, ma douleur vive

Sèches sont mes veines,

Un voile de gaieté, de légèreté pour ne rien laisser voir de ma peine, ma vie, mes années de joies, assez des souvenirs, je ne puis les supporter

Je préfère ne rien dévoiler de moi…

Laisser planer cette  atmosphère de tristesse, d amertume…

Revenir dans le passé me  chagrine… ce sont ces notes de musique qui me rendent mélancolique, nostalgique.. Je ne vois plus clairement mon clavier…mon étonnement est surtout pour cette vague de tristesse, cette brume tapageuse qui remonte a la  surface. Et pourtant j’ai vécu des moments agréables. Je peux même dire une enfance quasi-heureuse, naïve…des excursions en pleine nature, des baignades dans la piscine sous le rocher d Azrou, quand ce n est pas dans le grand bassin d’une ferme (sur la route de Toumliline) _ malgré l’interdiction de mes parents _ ce qui m’a valu des punitions sévères, parfois des châtiments corporels, mais ce qui me répugnait le plus c’était les crapauds. Ceux-là je ne peux les souffrir même maintenant, alors qu’en ce temps-là, ma peur avait une autre raison : les contes que  les femmes de la famille, ou autres voisines, nous racontaient le soir. Des histoires peuplées de ‘jnoun’, qui se métamorphosent à merveille de crapauds en chèvre et parfois même en êtres humains ; leur univers est toujours autour des bassins d’eau, au milieu de la nature, entre les arbres, dans les champs de mais et habitaient les collines ou les maisons en ruines. J’ai mis longtemps pour comprendre que  tout cela n’était que des histoires de vieilles femmes. Mais au moins, l’objectif de ces premières leçons dans la vie, était atteint. Cela m’a peut-être, ou sûrement, évité d’être violé ou tué par des mâles frustrés.

Encore une histoire de mon enfance, la dernière ! Pourquoi s’en priver ? Je commence à prendre goût  à cet exercice d’écriture. Jouer à l’écrivain. Pour moi, le fait d’avoir été l unique garçon de la famille (pendant un certain temps) n’était aucunement un moins. C’était le plus qui me poussait à vivre normalement, la vie des petits enfants. Tous ce que les garçons étaient capables de faire, je devais les dépasser. Escalader les arbres, jouer au foot, mener des batailles, ne pas pleurer, souffrir en silence et supporter les coups, en donner , des compétitions bizarres : réussir à voler des melons des autres fermes ou des épis de mais qu’on grillait dans les champs. Une fois, j’ai failli mourir dans un canal d’irrigation à moitié plein d’eau. La performance était de glisser à travers ce tuyau, de 5m à peu près. Comme d’habitude, il fallait que je le fasse. J’ai glissé dans le tuyau, mais n’ayant pas pris tout l’élan qu’il fallait, je me suis bloqué au beau milieu. Je voyais l’eau me couvrir, je commençais à manquer d’air quand je sentis  un coup dans  mes épaules me propulsant hors du tunnel de la mort. C’était mon copain pikou, un solide petit gaillard, plus âgé que moi, qui me sauva la vie. Après cette expérience, je suis devenu claustrophobe : plus question de m’enfermer dans les petits espaces, les ascenseurs…

Un autre exploit stupide me revient en mémoire. Je souris. Cette foi-ci, il n’y a rien qui m’emplit de fierté ni d’orgueil ! Je savais d’avance que c’était stupide, mais je voulais savoir à quel point je pouvais aller de l’avant dans la réalisation de mes caprices de petit garçon _ou plutôt, fille manquée, comme plaisait à quelques gamins jaloux, de me taxer _. Donc, je jetais comme tous les garçons, mon cartable dans une large flaque de boue.  Aie ! Exploit lourd de conséquences pour un élève studieux, excellent, discipliné, que j’étais.  Ce jour-là, j’ai vu tant de peine dans le regard de mon professeur de français, M.Castel. Il ne savait plus comment gérer le problème, car c’en était un. Mon père fut convoqué et il n’y va pas de main molle  quand il s’agit de l’education. Mais à ma grande surprise, je ne fus pas corrigé. Nous rentrions à la maison la main dans la main. Le lendemain, mon père m’offrit toute une collection de bande dessinée : zambla, bleck le rok, kiwi,walt disney

A la fin de l’année, mon cher instituteur, m’offrit à son tour une collection de romans,dont les auteurs sont : Jules verne,Marcel Pagnol….La lecture avec un grand « l » est entrée dans mon univers et ne le quitta plus.

           Parfois il m’arrive de chercher le petit garçon que j’étais. Il me manque terriblement ce petit sauvageon qui avait le cœur sur la main, un petit révolté qui voulait faire sa justice, son monde, dans un monde d adultes, perverti par une tradition qui s’essouffle, une modernité galopante et  des valeurs qui cèdent la place aux intérêts, à l’individualisme, et à l enrichissement frénétique…

                                                                                        MIDOU

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